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Fin de vie. Le cas Lambert alimente les débats dans l'Orne et l'Eure

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Une personne est en fin de vie lorsqu'elle est atteinte d'une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale

Une personne est en fin de vie lorsqu’elle est atteinte d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale

L’affaire Vincent Lambert n’a pas fini de faire parler d’elle. Depuis son accident de la route en 2008, cet ancien infirmier est placé en état de conscience minimale. Il ne peut plus s’alimenter ni s’hydrater. Sa situation est qualifiée d’état végétatif chronique irréversible. L’arrêt de ses soins a débuté le 20 mai pour changer d’avis le soir-même. Une décision qui entretient la déchirure au sein même de la famille, sa femme et son neveu s’opposant à ses parents.

Un cas qui fera jurisprudence

Politique et médiatique, cette affaire est surtout judiciaire. Conseil d’État, Cour Européenne des Droits de l’Homme ou encore un organe de l’ONU ont successivement pris position en faveur ou non de l’arrêt des soins. Ayant vocation à faire jurisprudence, cette affaire est à l’origine d’un réel débat qui transcende les clivages traditionnels.

Lire aussi : Affaire Vincent Lambert : les traitements ont repris

Ayant répondu à un appel sur notre page Facebook, Pauline est favorable à l’arrêt des soins.

Je trouve aberrant que des parents disant aimer leur fils s’acharnent de cette manière. S’ils y tenaient vraiment, ils le laisseraient partir en paix. Leur égoïsme me débecte.

La notion d’acharnement revenue à plusieurs reprises dans les commentaires est employée par les partisans de l’arrêt des soins. Selon celle-ci, le maintien en vie n’aurait aucun sens, Vincent Lambert ne pouvant retrouver son autonomie.

Quant à lui, Freddy, qui se revendique catholique pratiquant, « pense que la vie est sacrée. A aucun moment, on ne se doit de l’interrompre ». Cet argument est repris par les mouvances catholiques pro-vie, dont font partie les parents du patient. Leur avocat Jérôme Triomphe est ainsi membre du mouvement intégriste Civitas.

« Une question personnelle »

Outre le débat sur l’avenir de Vincent Lambert, c’est l’immobilisme de la situation depuis une décennie qui fait réagir les internautes. Plusieurs d’entre-eux pointent le coût économique. « Personne ne parle du coût » s’insurge Pascal. « Il semble que ses soins soient financés depuis 10 ans par de l’argent public » reprend un autre.  Sandra propose une situation intermédiaire.

Les docteurs doivent décider d’une hospitalisation à domicile. Les parents seraient alors contraints de prendre leurs responsabilités.

Lire aussi : Ce qu’il faut savoir sur les directives anticipées, vos volontés sur la fin de vie

Le cas serait alors similaire à celui de Jean-Pierre Adams. Dans un état végétatif depuis 37 ans et une erreur d’anesthésie, celui-ci vit désormais chez lui, avec sa femme. Marie-Noëlle tranche.

Personne ne peut juger ni les accompagnants, ni les malades. Laissons chacun décider de son destin, c’est une question personnelle.

Là se trouve justement l’objet des directives anticipées, non remplies par Vincent Lambert.

Directives anticipées, mode d’emploi
« Pour que cette situation ne se reproduise pas, nous devons tous remplir nos directives anticipées ». Ainsi s’est exprimée Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, lors des questions d’actualité de l’Assemblée nationale du 21 mai. Depuis 2005, l’article L. 1111-11 du Code de la Santé publique indique que « toute personne majeure peut rédiger des directives anticipées pour le cas où elle serait un jour hors d’état d’exprimer sa volonté ». Ce document, daté et signé, doit permettre aux médecins le moment venu de prendre leurs décisions sur les soins à donner. Révocable à tout moment, ces directives ne sont cependant effectives que trois ans après sa signature. Il est conseillé d’avertir ses proches et son médecin du lieu de leur conservation. Ceux qui le souhaitent peuvent également être inscrits dans le dossier médical partagé, auquel ont accès tous les professionnels de santé. Selon le Comité consultatif national d’éthique, seuls 13 % des Français ont pris la peine de rédiger ces consignes. Des modèles sont disponibles sur le site du ministère de la Santé.


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