
La station SNSM de Saint-Valery-en-Caux est l’une des principales de Normandie avec celles de Fécamp, Dieppe et du Havre. (©Fred Ccy Reporter Photos)
Au stand de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) sur le site de l’Armada de Rouen, les visages étaient fermés vendredi 7 juin 2019 en fin d’après-midi. Les membres de l’association de Seine-Maritime sont très touchés par le drame survenu quelques heures plus tôt au large des Sables-d’Olonne en Vendée.
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Trois sauveteurs en mer sont morts en voulant porter secours à un marin-pêcheur en difficulté. La navette de la SNSM a chaviré à la suite de fortes rafales causées par la tempête Miguel. Sept sauveteurs se trouvaient à bord du bateau au moment du chavirage, quatre d’entre eux ont pu regagner la côte à la nage. Le pêcheur est porté disparu.
Face à ce drame, Thierry Belair, patron de la station SNSM de Saint-Valery-en-Caux (Seine-Maritime), fait part de son « immense tristesse »
Il ajoute :
Les sauveteurs de la SNSM forment une grande famille. Nous sommes très émus.
Thierry Belair pratique le sauvetage en mer depuis dix ans. Il dirige une équipe de 14 sauveteurs. Leur champ d’action s’étend jusqu’à 20 milles nautiques (37 km) des côtes sur une zone de Fécamp à Dieppe où se trouvent également des stations SNSM.
Lourde responsabilité

Thierry Belair, patron de la station SNSM de Saint-Valéry-en-Caux en Normandie. (©JM/76actu)
Nous intervenons à la demande du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez dans le Pas-de-Calais. Mais en dernier ressort, c’est le patron de la station qui prend la décision de sortir ou non en mer pour une opération de sauvetage. C’est une lourde responsabilité“.
Les patrons, tous bénévoles, des 218 stations de sauvetage en France peuvent, selon les cas, faire face à de vrais dilemmes. La SNSM doit à la fois secours à des personnes en difficulté, tout en ne mettant pas la vie de ses propres sauveteurs en danger.
« C’est important de pouvoir compter sur des marins expérimentés qui connaissent bien notre zone d’intervention, explique Thierry Belair. Mes décisions sont toujours prises en concertation avec mon équipe. »
Mer imprévisible
« Par essence, la mer est imprévisible, les conditions peuvent changer en quelques minutes. Tout peut arriver », indique le sauveteur normand. Dans ce contexte difficile, un entrainement régulier est primordial. Les membres de la station de Saint-Valery-en-Caux s’entraînent tous les quinze jours. Une fois par mois, ils s’exercent aux délicates opérations d’hélitreuillage.
« Nous intervenons principalement sur des pannes de moteur bateaux ou pour venir en aide à des plaisanciers qui paniquent dans une mer démontée », explique Thierry Belair.
Il y a deux ans, les sauveteurs de Saint-Valery-en-Caux ont été appelés à la suite du chavirage d’un chalutier au large de Fécamp. Fort heureusement, les pêcheurs ont pu être sauvés. « Retrouver un homme tombé dans la mer, c’est ce qu’il y a de plus compliqué », conclut Thierry Belair.