Le gemmage des pins et la récolte de la résine ont été, pendant plus d’un siècle, une activité économique essentielle de la forêt landaise. Sur un site préservé, en bordure du Ciron, les Amis du Patrimoine de Bernos-Beaulac proposent chaque été de découvrir les gestes traditionnels du gemmage à travers des visites. Sur une parcelle de pins, « lou cabanot dou gémmey » est animé par Gilbert et ses « apprentis » gemmiers, gemmeurs ou résiniers. Gilbert, dans sa jeunesse, a exercé cette activité pendant une vingtaine d’années et manie aujourd’hui, à nouveau, le hapchot avec autant de bonheur que de dextérité.
Méthode traditionnelle
Après avoir écorcé l’arbre, le gemmeur pose un crampon (un morceau de zinc incurvé) qui guide la résine et bloque le pot soutenu par une pointe. Puis, avec le « hapchot », il incise l’aubier de l’arbre (le bois le plus jeune sous l’écorce). C’est de cette « carre » que la résine s’écoule dans un pot de terre cuite.
Démonstration du gemmage.gemmage-Terroir1.jpggemmage-Terroir2.jpg
Le pin à gemmer était un pin de 25 à 30 ans, le gemmeur passait son bras gauche autour de l’arbre et ne « devait pas voir ses doigts ».
Travail titanesque
La première carre se fait « au ventre », toujours à l’est, inclinaison naturelle du pin soumis aux vents dominants. Tous les 5 ou 6 jours à partir du mois d’avril, la carre est « rafraîchie » par le gemmeur : c’est le piquage, un travail titanesque car un gemmeur gérait environ 3.000 pins et donc jusqu’à 800 carres par jour ! La campagne de gemmage se terminait au mois de novembre. L’année suivante, une nouvelle carre était taillée 20cm plus haut et ainsi de suite pendant cinq ans. [...]