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Procès France Télécom : peines maximales requises contre l'entreprise et l'ex-PDG Didier Lombard

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L’entrée du centre de construction des lignes de Troyes, le 10 septembre 2009 après le suicide de plusieurs salariés de l’entreprise. (©AFP/Archives/ALAIN JULIEN)

Le parquet a requis vendredi 5 juillet 2019 les peines maximales contre France Télécom et ses ex-dirigeants, dont l’ancien PDG Didier Lombard, jugés pour « harcèlement moral », 10 ans après plusieurs suicides de salariés.

« Les peines prévues par la loi à l’époque des faits sont très faibles. On ne peut que demander le maximum », a déclaré la procureure Brigitte Pesquié.

Le parquet a donc demandé 75 000 euros d’amende contre France Télécom, première entreprise du CAC 40 à être jugée pour « harcèlement moral », et un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende contre l’ex-PDG, l’ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès et l’ex-DRH Olivier Barberot.

Lire aussi : Au procès France Télécom, l’heure est aux réquisitions

« Un harcèlement érigé en stratégie »

Contre les quatre responsables qui étaient jugés pour « complicité de harcèlement moral », le parquet a requis huit mois d’emprisonnement et 10 000 euros d’amende.

« Ce qui est hors norme (dans ce dossier), c’est un harcèlement (érigé en) stratégie dans une des plus grandes sociétés du pays », a déclaré la procureure. C’est « le dossier le plus grave de harcèlement moral que j’ai eu à voir », a ajouté la magistrate, à l’issue d’un réquisitoire à deux voix qui a duré cinq heures.

Vidéo. Vous n’avez rien compris au procès France Telecom ? On vous explique tout :

Didier Lombard, Louis-Pierre Wenès et Olivier Barberot, « les chefs incontestés de la politique d’entreprise manageriale (…) peuvent qualifier leur agissement ainsi : le harcèlement moral est mon métier », a auparavant déclaré la procureure Françoise Benezech.

« L’obsession » du départ en trois ans de 22 000 salariés et de la mobilité de 10 000 personnes « est devenue le cœur de métier des dirigeants de France Télécom », a-t-elle estimé.

France Télécom, rebaptisé Orange en 2013, était devenu à la fin des années 2000 le symbole de la souffrance au travail. Il y a dix ans, l’entreprise faisait la une des médias alors que plusieurs salariés se suicidaient en laissant des courriers accablants contre leur employeur. Le tribunal a analysé les cas de trente-neuf parties civiles, retenues par les magistrats instructeurs. Parmi elles, dix-neuf se sont suicidées.

Au cœur du procès, qui s’intéresse à la période 2007 – 2010: les plans Next et Act, qui visaient à transformer France Télécom en trois ans, avec notamment cet objectif de 22 000 départs et 10 000 mobilités sur un total de 120 000 salariés.

Lire aussi : Procès France Télécom : pour la première fois, les ex-dirigeants expriment de l’émotion

Source : © 2019 AFP


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