
Sur la période 2021-2050, la période de sécheresse des sols en France devrait passer en moyenne de deux à quatre mois, tout en devenant plus intense (©Leigh Prather/Adobe Stock)
Inondations, hausse du risque d’incendie, vagues de chaleur, assèchement des sols, la France devra faire face d’ici 2050 à « un choc climatique inévitable ». C’est ce qui ressort notamment d’un rapport rédigé par les sénateurs Ronan Dantec (Europe Écologie Les Verts, Loire-Atlantique) et Jean-Yves Roux (Parti socialiste, Alpes-de-Haute-Provence) et remis au gouvernement au début du mois de juin.
« Le proche avenir climatique du pays, d’ici à 2050 est pour l’essentiel déjà écrit », écrivent les deux sénateurs. « Cela correspond à un réchauffement de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle ». Surtout ce réchauffement induit toute une série de dérèglements climatiques qui auront de réelles et nombreuses conséquences.
Le rapport sénatorial comme l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) évoquent chacun une amplification du phénomène de submersion au niveau des littoraux mais aussi des crues au niveau des fleuves. La Seine-et-Marne a affronté deux crues importantes ces trois dernières années.
Des conséquences multiples
D’autres impacts sont déjà bien visibles aujourd’hui à l’image des vagues de chaleur « plus fréquentes, plus longues et plus sévères », affirme le duo de parlementaires. La semaine dernière, le département était placé en vigilance orange pour canicule par Météo France. Des températures maximales très élevées ont été relevées avec 34 à 38 °C localement et jusqu’à 39 °C dans l’agglomération Melunaise. Sur son site, l’Onerc explique même que certaines grandes agglomérations (Paris, Lyon, Strasbourg, etc.) deviendraient des « îlots de chaleur ».
De fortes chaleurs qui entraîneraient de sévères sécheresses des sols et un « manque de 2 milliards de m3 d’eau en 2050 si la demande reste stable », souligne l’Onerc. Jusqu’ici circonscrit dans le sud de la métropole, les risques de feux de forêt concerneraient 50 % du territoire en 2050 (lire en page 3). En 2018, quatre-vingts hectares de la forêt de Sénart étaient partis en fumée. Historiquement rural mais en proie à certains endroits à une urbanisation galopante, le département de Seine-et-Marne constitue une zone où les risques dits naturels sont élevés.
Au-delà de son impact sur l’environnement, le réchauffement présentera en 2050 des conséquences sur l’agriculture et sur la santé des habitants. Graphiques à l’appui, le rapport sénatorial indique que les canicules sont ainsi à l’origine d’une « surmortalité significative » (en 2018 elle a causé la mort de 1 600 personnes).
Ces températures élevées induisent également l’apparition d’autres risques sanitaires liés notamment à la pollution de l’air, à des cas d’allergies plus fréquents ainsi qu’une propagation des maladies vectorielles notamment via le moustique tigre, déjà présent dans 45 départements métropolitains dont la Seine-et-Marne.