
C’est entre Courseulles-sur-Mer et Bernières-sur-Mer, que la pollution des eaux de baignade a été la plus importante. (©Liberté Le Bonhomme Libre)
Sur la côte du Calvados près de Caen, entre le jeudi 4 et le dimanche 7 juillet 2019, plusieurs plages ont été interdites à la baignade, après des mauvais résultats d’analyses des eaux de baignades réalisée le 3 juillet.
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9 communes touchées
Neuf communes de la Côte de Nacre et du Bessin ont été touchées à des degrés divers : Courseulles-sur-Mer et Bernières-sur-Mer surtout. Mais aussi Saint-Aubin-sur-Mer, Langrune-sur-Mer, Luc-sur-Mer, Lion-sur-Mer, Hermanville-sur-Mer, Tracy-sur-Mer et Asnelles.
La fermeture des plages a été décidée suite à l’analyse de l’eau de mer dans ce secteur.
Quels sont les risques pour la population ?
Le seuil sanitaire a été largement dépassé. Ce qui implique un risque « pour les populations les plus vulnérables : les jeunes enfants et les personnes âgées. Surtout en cas de déshydratation », rappelle Sophie Manteca de l’ARS Normandie.
Pour cette pollution, ont été relevés « deux germes indicateurs de contamination fécale : l’escherichia coli et l’entérocoque », éclaire Sophie Manteca, ingénieure d’étude sanitaire à l’agence régionale de santé (RAS) de Normandie.
35 fois la norme
Surtout, ce sont les « taux faramineux » qui interpellent la scientifique. « Pour l’escherichia coli, on est arrivé au maximum de l’analyse, 35 fois la norme », détaille Sophie Manteca.
Depuis 2016 que je suis ce littoral, c’est la première fois que j’observe ces taux surprenants.
Conseiller municipal et président du syndicat d’assainissement de la Côte de Nacre, Guy Morin fait part du même étonnement : « Cela fait 40 ans que je suis dans l’assainissement, je n’avais jamais vu ça. »
Au moins un contrôle par plage par semaine
Tout au long de l’année « la fréquence des analyses varie », explique Sophie Manteca. Mais du 15 juin au 15 septembre, « il y a au minimum 4 prélèvements, au moins une fois par semaine et par plage. »
L’origine ? « On ne sait pas »
L’incompréhension est d’autant plus mystérieuse que la source de la pollution n’a pas été définie. Le 5 juillet, la préfecture du Calvados avançait une explication : « des conditions climatiques exceptionnelles (vent, chaleur, marée) conjuguées à la présence massive d’algues a été défavorable au renouvellement des masses d’eau littorales et a pu contribuer au maintien de la concentration bactérienne. »
Mais avoue Sophie Manteca, « les causes en elles-mêmes, on ne sait pas ».
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La station d’épuration « pas en cause »
La station d’épuration de Bernières-sur-Mer « n’est pas en cause », précise aussi Guy Morin :
Il n’y a pas eu de trop-plein. Physiquement ce n’est pas possible. Du reste la station est surdimensionnée. Elle fonctionne pour 35 000 personnes, alors qu’elle a une capacité de 100 000 habitants.
Odeur pestilentielle
En attendant, même plusieurs jours après la levée de l’alerte, dans certains secteurs de la côte de Nacre cette semaine, une odeur pestilentielle empestait toujours l’air.
A la suite d'un retour à la normale de la qualité des eaux, la 🏊baignade🏊♀️ est de nouveau autorisée sur l'ensemble des plages du département du #Calvados.
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