
Comment Airbus favorise le développement économique local ? (©Airbus / F. Lancelot)
Le lieu n’avait pas été choisi au hasard. Un événement baptisé Airbus Dévelopment Day était organisé, jeudi 11 juillet 2019, à l’intérieur du bâtiment B 612, un haut-lieu de l’innovation aéronautique et spatiale, inauguré à Toulouse en juin 2018.
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À cette occasion, le géant de l’aéronautique et du spatial a tenu à mettre en avant les actions que mène Airbus au niveau local. De nombreuses start-up avaient fait le déplacement pour ce temps d’échanges entre start-up, dirigeants d’Airbus et institutionnels.
Près de 30 000 personnes
« Sur les dix dernières années, Airbus a consacré 20 millions d’euros sous la forme de prêts ou de subventions », souligne Michel Sesques, président d’Airbus Développement. « Cela concerne 1 250 entreprises et 18 000 emplois créés ». Au titre de l’année 2018, Airbus a versé 3 millions d’euros à destination de « 135 entreprises, pour 1 600 emplois créés ». En 2020, l’objectif est de passer la barre des 200 entreprises accompagnées.
L’Occitanie n’est pas la seule région concernée. Airbus Développement accompagne et finance les start-up dans les régions où le groupe est implanté : de la Nouvelle-Aquitaine à Provence-Alpes-Côte d’Azur, en passant par les Pays de la Loire et l’Île-de-France. Toutefois, Airbus et Toulouse sont historiquement liés. Le premier programme, l’A300B, est né en 1972 à Saint-Martin-du-Touch. Airbus emploie aujourd’hui près de 30 000 personnes dans la région toulousaine. C’est aussi à Toulouse, en 2015, que le groupe a lancé BizLab, un « accélérateur de start-up » pour encourager les idées nouvelles et l’innovation.
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135 entreprises accompagnées
Accompagné par Thierry Baril, DRH et membre du comité exécutif d’Airbus, Michel Sesques, président d’Airbus Développement, a détaillé l’action du groupe lors d’une conférence de presse en marge de l’événement au B 612 :
Sur les 135 entreprises accompagnées, 30 start-up sont originaires de l’Occitanie. Cette part est amenée à progresser d’ici 2020, pour atteindre 50 entreprises en Occitanie. Actuellement un dossier sur cinq est retenu dans la région.
Concernant le montant des aides, le ticket moyen est compris entre 30 000 et 50 000 euros par entreprise. « Cela peut monter parfois jusqu’à 100 000 euros », précise Michel Sesques.

Michel Sesques, président d’Airbus Développement, et Thierry Baril, DRH et membre du comité exécutif d’ Airbus. (©Actu Toulouse)
Les prêts sont accordés sur trois ans, et le taux d’intérêt varie entre 0 et 2 %. « C’est de l’amorçage », insiste Thierry Baril, membre du comité exécutif d’Airbus. « Nous ne sommes pas des banquiers mais notre aide a un effet de levier. Airbus est un garant moral et technique afin d’obtenir un prêt de la banque. Le banquier a besoin de certitudes… »
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Michel Sesques précise que l’immense majorités des entreprises aidées sont encore vivantes aujourd’hui :
Le taux de défaillance est inférieur à 5%. Certaines entreprises aidées emploient désormais des centaines de salariés…
Dans l’aéronautique, mais pas que
Thierry Baril confirme : « De très bonnes idées existent en dehors d’Airbus, avec des organisations plus agiles ». Pour pouvoir bénéficier de l’appui d’Airbus, la start-up doit être présente sur le territoire d’Airbus, proposer un service ou un produit innovant et s’engager à créer des emplois.
Si Airbus peut coacher le management ou aider à une levée de fonds, il ne rentre pas systématiquement au capital des start-up. D’ailleurs, ces dernières ne sont pas forcément spécialisées dans l’aéronautique. Par exemple, figurent dans la liste les entreprises Marguerite (Silver économie), Diodon (drones à structures gonflables), United Biometrics (cybersécurité), Yagaan (intelligence artificielle), Nobrak (production de textiles techniques), Alcrys (robinetterie industrielle), Matricis (solutions logicielles), Lacaraf (carafe à vin connectée), Wiidii (conciergerie de luxe)…
Certaines de ces innovations intéressent parfois directement Airbus. C’est le cas de l’entreprise Airseas à Toulouse, à l’origine d’une aile automatisée qui permet de tracter les navires et de réduire la consommation de carburant.
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À partir de 2021, l’avionneur doit équiper d’une voile son navire chargé de livrer des tronçons d’avions de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) à sa ligne d’assemblage de Mobile, dans l’Alabama (États-Unis).