
Sous le nuage de fumée, des habitants se sont plaints de démangeaisons à la gorge. (©DR)
Le panache de fumée noire était visible à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. Les quelque 60 tonnes de déchets plastiques ont continué de brûler au sein du centre de stockage de l’usine Norval, mercredi 17 juillet 2019. Des habitants s’affolent quant aux risques pour leur santé. Les services de l’État garantissent que les premiers tests n’ont rien montré d’inquiétant.
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« J’ai tout fermé, l’air était irrespirable »
« Je suis très inquiète pour les personnes âgées et les enfants », confie Nathalie* d’Anneville-Abourville, commune située à un kilomètre de Norval. Elle assure avoir eu beaucoup de mal à dormir à cause d’une « crise d’asthme » : « À deux heures du matin, j’ai tout fermé, l’air était irrespirable. » Cette habitante est partie de chez elle mercredi, direction Pont-Audemer (Eure) : « L’odeur était insoutenable, je ne pouvais pas rester. »
Carole, habitante de Berville-sur-Seine, s’est au contraire « calfeutrée » chez elle : « L’air était étouffant, ça piquait la gorge. » Des « picotement » également ressentis par une voisine. « Oui, on a été gêné, mais on ne veut pas se plaindre. On a fermé les fenêtre et voilà », tempère un villageois.

Les pompiers étaient encore sur place pour éteindre l’incendie de déchets à Norval, mercredi 17 juillet 2019. (©RT/76actu)
Sur deux jours, l’impressionnant sinistre a consumé près de 66 tonnes, soit 3 000 m2 de plastiques broyés. Pourtant, la direction de l’environnement (Dreal), dépendante du ministère de la Transition écologique refuse de parler d’impacts négatifs sur l’environnement ou de risques pour la santé. « Les capteurs mis en place par le service d’incendie et de secours n’ont rien révélé de nocif », indique Tiffany Weynachter, cheffe adjointe de l’unité départementale Rouen-Dieppe, qui précise que « les conditions météorologiques étaient favorables, avec très peu de vent ».
De nouvelles analyses à venir

L’incendie au sein de l’usine Norval serait dû à un broyeur de déchets resté allumé. (©RT/76actu)
Cependant, pour aller plus loin, un arrêté préfectoral a été pris pour exiger de l’exploitant de l’usine « des mesures du sol et des végétaux alentours », afin de « connaître les retombées », poursuit la responsable de la Dreal. Les résultats de ces études ne seront pas connus avant une semaine à un mois. « On tirera les conclusions ensuite, je ne peux pas m’avancer sur les impacts. Aujourd’hui, nous sommes rassurés », conclut Tiffany Weynachter. Contactée, l’usine Norval n’a pas souhaité faire de commentaire.
Mercredi soir, Nathalie est rentrée chez elle : « il paraît qu’on respire mieux maintenant ».
*Le prénom a été modifiée sur demande de l’intéressée