
Les élus présentent la campagne d’affichage prévue pendant plusieurs mois.
Lancé jusqu’en 2020 pour les 57 communes de Lannion-Trégor Communauté, l’Atlas de la biodiversité du Trégor « est l’atlas le plus ambitieux de France », note Mathieu Bredèche, du service patrimoine naturel.
Une campagne d’affichage a été lancée par l’Agglo. Objectif : inciter tout un chacun à observer et recenser animaux et plantes autour de soi.
« Situation dramatique »
À moins d’être sourd et aveugle à toute actualité, le contexte est connu : la biodiversité est en péril. « Les enjeux sont considérables, il faut renouveler notre rapport au vivant. Concernant l’évolution climatique, on a 0,005 % de chances de se tromper », soumet Germain Sol Dourdin, conseiller communautaire en charge des espaces naturels.
« La situation est dramatique », renchérit Jean-Claude Lamandé, vice-président à l’environnement, très attentif à la ressource en eau.
La constitution de l’atlas est nécessaire car notre connaissance du milieu naturel reste lacunaire. Ainsi, dans les Côtes-d’Armor, « 50 à 75 % des groupes d’espèces seraient mal inventoriés ».
Spécialistes de l’Agglo et associations naturalistes du territoire sont évidemment en première ligne mais « la participation des habitants est primordiale », insiste Germain Sol Dourdin.
Il faut que l’atlas soir partagé par le plus grand nombre »,
confirme Mathieu Bredèche. Comment s’impliquer ? Il faut simplement ouvrir grand les yeux, dans son jardin, en se baladant, et noter le plus précisément possible toute espèce croisée : date, situation, nom… Et le signaler.

La salamandre sera l’une des vedettes de la campagne de promotion de l’Atlas de la biodiversité dans le Trégor. (©Le Trégor)
Un portail en ligne avec une carte des observations sera créé prochainement, un tableau d’observation existe déjà.
Cinq communes pilotes
Cinq communes pilotes servent de relais à l’opération : Lannion, La Roche-Jaudy, Loguivy-Plougras, Pleubian et Plouaret. Des initiations à l’inventaire y seront proposées.
D’ores et déjà, des initiatives locales réunissent les gens autour de l’observation. Des étudiants du Lycée Pommerit, une rando inventaire à Pleubian, un rendez-vous entre chasseurs, randonneurs, photographe, élus à Loguivy-Plougras.
À Plouaret, on mène une gestion différenciée de certains espaces verts. « Ce n’est pas la révolution mais la question, c’est : qu’est-ce que l’on peut faire à l’échelle communale pour le climat ? », illustre Annie Bras-Denis, maire.
Reconquête
Car, bien évidemment, le but est que l’Atlas soit la bible d’une reconquête écologique. « C’est quand on connaît les espèces qu’on sait mieux les protéger », plaide Mathieu Bredèche.
Au-delà de son intérêt scientifique, un tel outil doit permettre, via une bonne dose de pédagogie, « une prise de conscience de la population », insiste Christian Méheust, président du bassin versant du Léguer. Et des élus ? « Les choix en la matière sont forts car souvent assez coûteux. »
Jean-Claude Lamandé martèle :
L’environnement doit être central à toutes les réflexions politiques d’une agglomération »
Notamment pour le futur Plan local d’urbanisme intercommunal. Reste à convaincre le plus grand nombre de l’urgence de ce virage.
Renseignements : biodiversite@lannion-tregor.com ou sur www.biodiversite.lannion-tregor.com/