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Dans l'Orne, une dame est soupçonnée de manger des chats

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La suspecte (2e en partant de la gauche) et des voisines qui ont alerté la Fondation.

La suspecte (2e en partant de la gauche) et des voisines qui ont alerté la Fondation. (©Le Perche)

Suspectées de maltraiter des chats – l’une d’elles en mangerait !, deux habitantes de Bellême (Orne), qui vivent dans des conditions lamentables, ont reçu la visite d’un enquêteur d’une association de défense des animaux.

La Petite cité de caractère, l’une des capitales historique du Perche, se passerait bien d’une telle publicité.

En plein centre-bourg, une Bellêmoise, qui vit dans des conditions inimaginables, consommerait des chats et chatons.

Une complice qui lui garderait des félins habite, elle, dans un logement tout aussi immonde.

L’époque décrite par Victor Hugo dans Les Misérables n’est pas si loin que ça.

Du rêve à l’horreur

Ce jeudi 18 juillet 2019, jour de marché à Bellême.

La cité Boucicaut est animée par un groupe de musique.

Il fait bon, il fait chaud, l’ambiance est bonne place de la mairie.

Les terrasses sont pleines, les gens vont et viennent, les enfants courent partout.

A quelques pas de cette atmosphère rêvée, on plonge dans l’horreur.

Lire aussi : Appartement de l’horreur dans l’Orne : il vivait avec son chien mort

Dans cet immeuble étroit de la rue d’Alençon qui longe l’église Saint-Sauveur, vit une dame, seule, soupçonnée de manger des chats, de collectionner leur peau et d’en jeter dans les toilettes.

Contacté par des Bellêmois qui voient « cette dame traîner la nuit dans les rues à la recherche de chats », Jean Tellier, enquêteur régional de la Fondation assistance aux animaux, a fait le déplacement de Caen (Calvados).

En cinquante-huit ans d’enquête, le Normand n’a jamais connu pareille situation.

Des actes de cruauté, il en a vu.

Mais des gens qui mangeraient des chats, jamais. »

Après avoir monté quelques marches sur deux niveaux dans une cage d’escalier assez étroite, l’enquêteur frappe à la porte de la personne visée.

Une dame lui ouvre.

Une forte odeur d’animaux morts se dégage de l’appartement qui se trouve dans un état d’insalubrité avancé.

Lire aussi : Dans la Sarthe, le voisin tuerait des chats en mettant des hameçons dans leur pâtée

Dans ce T1 règne le désordre.

Le plafond de la salle de bains est moisi.

La baignoire n’a pas vu une goutte d’eau depuis belle lurette.

Les murs sont sales, recouverts d’excréments.

Réponses évasives

C’est la misère sociale.

Cahier dans une main, stylo dans une autre, l’ancien gendarme garde son sang-froid.

Il questionne la locataire qui n’a aucun animal chez elle.

Les questions sont brèves et précises.

Les échanges sont surréalistes (lire ci-après).

Lire aussi : Echanges surréalistes entre l’enquêteur et la dame soupçonnée de manger des chats

Il lui demande, entre autres, « pour quelle(s) raison(s) elle prend des chats ? », « ce qu’elle en fait »…

Quand elle n’évite pas le sujet, ses réponses sont évasives.

Visiblement, elle ne semble pas en mesure de savoir ce qu’il se passe.

« Je n’ai pas d’éléments probants concernant le fait qu’elle mangerait des chats », admet Jean Tellier.

Il est vrai qu’il y a eu des chats, elle le reconnaît. Et l’odeur de mortalité est bien présente. »

Direction la cave.

L’endroit est humide, lugubre.

Dans un coin, gît un matelas en totale décomposition.

Là encore, aucune trace du moindre chat.

Mais toujours cette odeur de mortalité. »

Rue Hautguinière

Jean Tellier ne compte pas en rester là.

Il va contacter la mairie de Saint-Germain-de-la-Coudre, l’une de ses précédentes résidences, pour connaître son passé, et alerter les services sociaux pour que la dame soit prise en charge.

Il fera de même pour la personne suivante…

Direction la rue Hautguinière où cette dame déposerait les chats chez une complice.

D'après la voisine, les chats meurent sur la pelouse de la vieille dame.

D’après la voisine, les chats meurent sur la pelouse de la vieille dame. (©Le Perche)

Jean Tellier toque à la porte.

On lui dit d’entrer.

Une vieille femme est assise dans la cuisine.

A peine un pied posé dans la maison qu’une odeur de puanteur vous claque en plein visage.

Un mélange de carcasse d’animaux morts, de croquettes pour chats et de fortes odeurs de poubelle vous sautent aux narines.

Lire aussi : Chats maltraités à Bellême : le ras-le-bol du voisinage

Pris de haut-le-coeur, impossible d’aller plus loin.

Jean Tellier, lui, en a vu d’autres.

Il poursuit son enquête.

De retour de cette ancienne maison médicale, Jean Tellier est bouleversé :

On ne peut pas laisser une vieille femme toute seule dans un état pareil. »

Des chats morts sur la pelouse

Selon des témoins, des chats sont régulièrement trouvés morts sur la pelouse de la vieille dame, côté rue.

« Le soir, elle vide aussi sur la pelouse ce qu’elle fait la journée. Ses toilettes sont aussi bouchées », rapporte une voisine, écoeurée :

Je ne peux même pas ouvrir la fenêtre de chez moi tellement ça sent mauvais. »

Sous tutelle, elle semble livrée à elle-même.

Sans assistance.

Difficile de rester insensible quand on voit une telle misère sociale.

L’enquêteur se saisit de son téléphone portable et alerte le CCAS (centre communal d’action sociale) de Bellême.

« La personne avec qui j’ai échangé connaît la situation. Elle va contacter l’assistante sociale qui va se déplacer. »

Quant à la personne précédente, la mairie en a marre car la tutelle ne fait rien. »

3 Questions à… Jean Tellier, enquêteur

Jean Tellier, enquêteur depuis cinquante-huit ans.

Jean Tellier, enquêteur depuis cinquante-huit ans. (©Le Perche)

M. Tellier, sur quels critères intervenez-vous ?

« Suite à une plainte, je suis obligé d’aller voir la véracité des faits.

Je me présente en montrant ma carte d’enquêteur, j’informe la personne du but de ma visite et je lui demande qu’elle confirme ou pas ce qui lui est reproché. »

Juridiquement, quel est votre poids ?

« Enquêteur régional de la Fondation assistance aux animaux, j’interviens dans l’Orne, le Calvados et la Manche.

Quand les faits sont avérés, j’écris un rapport que j’envoie au service juridique de la Fondation à Paris.

Un dossier est instruit ou pas.

Et on fait, si besoin, un renseignement juridique. »

Et si personne ne répond ?

« Si la personne n’ouvre pas ou si elle est absente, je laisse un avis de passage dans la boîte aux lettres.

Et si dans les huit jours, je ne vois pas la personne, une plainte est déposée en gendarmerie. »


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