Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 13816

Revitalisation et animation des commerces : ce que propose la Ville de Lille aux commerçants du centre-ville

$
0
0
Les manifestations de Gilets jaunes organisées les samedis depuis novembre 2018 ont eu un fort impact sur l’activité des commerçants, à Lille comme dans de nombreuses villes de France.

Les manifestations de Gilets jaunes organisées les samedis depuis novembre 2018 ont eu un fort impact sur l’activité des commerçants, à Lille comme dans de nombreuses villes de France. (©Amandine Vachez/Archives : Lille Actu)

La Ville de Lille (Nord) fait partie de 35 collectivités signataires de la convention « Revitalisation et animation des commerces », établie avec le Gouvernement le mercredi 31 juillet 2019. Une démarche visant à aider les commerçants des centre-villes qui ont souffert de l’impact du mouvement des Gilets jaunes depuis novembre 2019. Zoom sur les mesures prises à Lille.

Soirée spéciale, jeu de piste, exonération de taxe…

En mai dernier, la Gouvernement a lancé un appel à projets national auprès des mairies, dans le but de soutenir et cofinancer des actions visant à inciter et faciliter le retour de la clientèle dans les centre-villes touchés par les manifestations des Gilets jaunes.

Concrètement, à Lille, plusieurs actions ont été menées de front. Jean Guihlem Darré, délégué général du Syndicat des Initiatives, souligne le fait que plusieurs mairies n’ont pas attendu le 31 juillet pour agir : « Heureusement, certaines municipalités ont pris les devants, comme à Lyon, où, pendant trois mois, les commerçants du centre-ville ont été exonérés d’une redevance terrasse. » Un geste qu’a aussi fait la Ville de Lille, pendant deux mois.

Cela concernait des commerçants installés sur le parcours des manifestations. Un périmètre autour de ces axes a aussi été établi pour que ceux qui le souhaitaient puissent adresser des demandes pour bénéficier de cette exonération », explique la municipalité.

Pour définir les mesures de ce projet, Martine Aubry et son équipe ont travaillé main dans la main avec l’association des commerçants GAEL. Plusieurs mesures originales en sont ressorties, avec :

  • l’organisation d’une soirée de shopping nocturne pour les magasins du centre-ville ;
  • un jeu de piste estival – « Lille Mystérieuse » – invitant les participants à découvrir les rues de Lille, et notamment ses commerces.

Notre service d’action économique est aussi resté à disposition des commerçants pour les aider dans leurs démarches, être à leur écoute en fonction des problèmes rencontrés, comme la mise au chômage partiel de certains employés », stipule la Ville.

A la rentrée de septembre, une campagne de communication va également être diffusée.

85 500 euros alloués par l’Etat

C’est un budget total de 5.7 millions d’euros qui est annoncé par l’Etat, au niveau national. La Ville de Lille serait, selon les premiers éléments, bénéficiaire de 85 500 euros*. « Ce sont les premiers chiffres annoncés, notamment par la préfecture. Mais cela reste à confirmer. Nous ne pouvons dire pour l’heure le montant exact », modère la Ville.

Jean Guihlem Darré nous éclaire sur le dispositif. « Il faut comprendre que ce n’est pas une aide financière directe de l’Etat aux commerçants, comme cela a pu être perçu, mais une aide à la Ville. La somme allouée par le Gouvernement a pour objet de financer des projets d’animation ponctuels, proposés par les municipalités ».

Dans le Nord – Pas-de-Calais, les villes de Calais et Béthune sont aussi concernées par cette aide (Calais à auteur de 35 800 euros et Béthune 36 300 euros*). Une occasion pour les équipes municipales de ces villes de montrer que, si elles n’ont pas de solution miracle, elles ont du moins entendu l’appel de détresse de leurs commerçants.

Remboursement tardif, généralités… Quelles limites ?
Jean Guihlem Darré met en avant les limites de cette convention : « pour présenter un projet au Gouvernement, il fallait présenter une proposition nécessitant un investissement de 100 000 euros ». Une somme conséquente ! Or, l’aide du Gouvernement, qui s’est débloquée à l’occasion de la signature du 31 juillet, ne couvre qu’une partie des frais, et ne s’élève pour les débuts qu’à hauteur de 50 %. « L’autre partie de l’aide n’est remise à la Ville qu’après le rendu d’un dossier justifiant précisément les frais. C’est très cadré, très administratif, et le remboursement peut arriver sous un an. » Un frein certain pour bon nombre de communes qui, peut-être très touchées par les manifestations, n’ont pas pu candidater, faute de moyens. Autre limite : la délimitation des zones concernées dans les villes. « Seuls les établissements situés dans la délimitation des cortèges de manifestation sont concernés. Mais d’autres ont souffert ». Et les failles ne s’arrêtent pas là. Le commerçant rappelle que le mouvement des Gilets jaunes se poursuit. Il conclut, évoquant des échanges avec ses pairs : « nous sommes relativement inquiets pour l’avenir. Notre souhait serait que l’Etat établisse un modèle national avec des possibilités d’indemnisation. »

*Chiffres communiqués par le Syndicat des Indépendants.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 13816