
Angélique et Caroline affichent manuellement les gagnants à l’hippodrome de Clairefontaine (©Françoise Dajon-Lamare )
Leur terrain de jeu ou plutôt leur cadre de travail, c’est l’envers d’une façade normande, avec ses épis de faîtage coiffés sur la toiture, le tout planté sur l’hippodrome de Clairefontaine- Deauville ( Calvados). Totalement raccord avec les paysages augerons.
Juste en face des tribunes centrales où les parieurs se concentrent et … stressent à chaque tour de piste jusqu’au poteau où se juge l’arrivée de la course.
C’est bien pour cela que la directrice de l’hippodrome de Clairefontaine-Deauville, Axelle Maître, a souhaité maintenir cette bâtisse qui date de 1928 et qui était à l’époque le deuxième lieu d’arrivée.
Mais au delà de cette volonté de conserver le patrimoine, c’est un métier qu’a voulu préserver Axelle Maître.
En effet, à un tableau d’affichage automatisé, la directrice de cet hippodrome normand a préféré un affichage à l’ancienne. Manuel.
Cinq heures sans bouger
Derrière la façade de cette maisonnette déplacée sur l’hippodrome, deux jeunes filles de 17 et 19 ans. L’une est en 1ère S et passe en Terminale. L’autre est étudiante en langues étrangères.
Chaque journée de course, elles se retrouvent à cet endroit et n’en bougent plus jusqu’à la fin de la réunion hippique du jour. Elles sont deux pour les courses de trot, une personne étant suffisante pour l’obstacle et le plat.
Aujourd’hui, c’est trot. Caroline et Angélique sont donc toutes les deux en poste depuis le début de l’après-midi. Après un peu de répit entre deux courses, le speaker a annoncé le début des paris. Les deux jeunes filles sont dans les starting-blocks !
Talkie-walkie à l’oreille et stylo en main, Angélique note les infos à afficher. S’enchaîne alors derrière elle un ballet de plaques numérotées.
Aux commandes : Caroline. A elle en effet d’afficher le numéro de la course, les non-partants puis tout au long du parcours, les disqualifiés jusqu’aux gagnants, voire aux Dead-Head ( ex aequo) ou encore les distancés.
Dans les derniers mètres, Angélique rejoint sa collègue à l’affichage car le temps presse.

L’une note les numéros, l’autre cherche la bonne plaque à afficher. Pas de temps à perdre . (©Françoise Dajon-Lamare)
Un seul impératif : ne pas bouger pendant tout le déroulé de la réunion, soit environ 5 heures.
Pas question de faire une pause -pipi !
« J’ai appris sur le tas »
C’est en lisant une petite annonce sur le Pays d’Auge que Caroline a découvert que l’hippodrome de Clairefontaine-Deauville (Calvados) recrutait des jobs d’été.
Nous pensions que tout était automatisé pour l’affichage, qu’il suffisait juste d’appuyer sur un bouton
Elles « ont appris sur le tas » car c’était le meilleur moyen d’apprendre les rudiments de ce job d’été insolite.
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Le tableau d’affichage, derrière lequel officient Caroline et Angélique (©Françoise Dajon-Lamare)
Si ce n’est pas très compliqué, ce job d’été à l’hippodrome nécessite de l’attention , de la rigueur et de la concentration.
Pas question de se tromper dans l’affichage. Même si elles ne voient pas les parieurs, elles savent combien il est important pour eux d’avoir le bon classement car c’est lui qui reste visible, une fois que le speaker s’est tu.
La course vient de se terminer. Pas besoin de photo-finish. Les numéros des gagnants sont bien affichés. Caroline et Angélique peuvent souffler…avant la prochaine !