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Plouigneau. 9 août 1944 : une bataille qui fit 180 morts

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Jean-Jacques Fournis, Daniel Picart, Daniel Sannier, les chevilles ouvrières de l'exposition sur la bataille de Plouigneau, et André Chouin, président de l'association des anciens combattants, partenaire de l'événement.

Jean-Jacques Fournis, Daniel Picart, Daniel Sannier, les chevilles ouvrières de l’exposition sur la bataille de Plouigneau, et André Chouin, président de l’association des anciens combattants, partenaire de l’événement. (©Angelika Arnaud)

Nous sommes le 8 août 1944. Un groupe américain de la Task Force A fait fuir les Allemands au niveau du Ponthou après un bref combat. Une importante colonne de véhicules américains déferle ensuite à Pen ar C’ha, à l’entrée du bourg de Plouigneau. C’est la Libération.

Les Américains dressent un camp dans un champ à Kerbriand. Ce 8 août 1944, c’est la fête à Plouigneau, relate Jean-Jacques Fournis, historien, qui a fait un travail de fourmi pour reconstituer, quasi minute par minute, la chronologie de ces événements.

Les maisons sont pavoisées. Les bistrots pleins. Tout le monde se couche tard.

Une colonne d’Allemands arrive

Car le lendemain, c’est la tragédie. Une brume recouvre le secteur. Une importante colonne d’Allemands venue de Lanmeur arrive à Pen ar C’ha. Elle est passée par Trébeurden, Trédrez, Locquémeau, Saint-Michel-en-Grève, Plestin-les-Grèves, Plougasnou, Saint-Jean-du-Doigt, ramassant les débris de leurs troupes. « C’est le 129e Ost-bataillon avec une majorité de soldats Russes blancs, avec également à leur bord sept femmes de Penvénan », commente Jean-Jacques Fournis.

Ils arrivent avec une cinquantaine de charrettes, réquisitionnées et accompagnées par sept cultivateurs bretons.

Ignaciens et Américains ne se doutent de rien. La fête de la Libération est encore dans la tête de tout le monde.

La terreur s’installe

Le réveil est d’autant plus brutal. Dès 6 h 30, un Américain faisant sa toilette est abattu. Une jeep venant de Brest est prise comme cible : le chauffeur, James Clardy, est tué. Les Allemands, une cinquantaine, se déchaînent. Des portes sont fracassées et la terreur s’installe. Un groupe de résistants venus de Botsorhel rentre au bourg. Ils sont arrêtés, torturés et exécutés sur la place de la mairie.

Enfin, trois chars américains arrivent sous les ordres du lieutenant Hamsley. La bataille s’engage. Vers 11 h 45, le renfort arrive par les airs : huit avions décollent de Cherbourg. Sous les ordres du capitaine Morisson, la guerre du feu est déclenchée.

À 12 h 30, tout est fini. Ou presque. Les Allemands rendent les armes, sont faits prisonniers. Au total 180 personnes auront perdu la vie.

Des objets de l’époque et des photographies

À la médiathèque de Plouigneau, le public peut découvrir jusqu’au 31 août cinq panneaux explicatifs avec photos, présentés par Daniel Picart, synthétisant de façon très concise le travail de recherche effectué par Jean-Jaques Fournis. Le visiteur découvrira également des objets de l’époque, apportés par Daniel Sannier, un autre passionné de l’histoire et du patrimoine local, ainsi que des uniformes ou encore ce casque d’un soldat ukrainien.

Jean-Jacques Fournis poursuit par ailleurs son travail de recherche :

Nous pensons avoir retrouvé la tombe d’un soldat allemand, mort ce jour-là. Nous souhaitons retrouver sa famille et leur faire part de notre découverte.

À noter que Jean-Jacques Fournis termine actuellement un ouvrage sur la bataille de Plouigneau. Reste à trouver un éditeur.


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