
A compter du mercredi 4 septembre 2019, il ne sera plus possible d’épandre des pesticides dans une bande de 150 mètres longeant les habitations, à Epron (Calvados). (©Liberté Caen)
Le maire d’Epron près de Caen (Calvados), Franck Guéguéniat, rejoint le groupe des maires en France qui prennent en cet fin d’été 2019 des arrêtés anti-pesticides. Une décision qui fait écho à l’initiative en ce sens de son homologue de Langouët, Daniel Cueff, le premier en France à avoir pris une telle décision, en mai 2019. Le tribunal administratif de Rennes a récemment suspendu l’exécution de son arrêté anti-pesticides, le 27 août dernier.
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Une bande de 150 mètres le long des habitations
Sur son compte Twitter, le maire d’Epron avait déjà laissé entendre qu’il apportait son soutien à son collègue breton. L’arrêté pris par l’édile calvadosien, qui sera publié mercredi 4 septembre 2019, le temps de boucler les détails techniques du texte, interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques à moins de 150 mètres des logements. Franck Guéguéniat a pris cette décision pour plusieurs raisons :
J’espère que nous serons plusieurs à agir ainsi, en soutien au maire de Langouët. Il faut créer un mouvement citoyen et politique qui fasse pression sur les députés pour qu’enfin change la loi, afin de protéger les habitants. Il faut aussi rappeler que les municipalités ne sont plus autorisées, et c’est une bonne chose, à utiliser de nombreux pesticides. Il faut donc plus de cohérence, et que les pesticides soient aussi proscrites des pratiques agricoles.
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« Prêt à essuyer les plâtres »
Franck Guéguéniat sait la partie loin d’être gagnée. L’arrêté du maire de Langouët qui a été annulé par la justice, est là pour le rappeler. Le maire d’Epron est le premier à prendre cette décision dans le Calvados, mais aussi sur le territoire de l’ex-Basse-Normandie. Il espère que son engagement fera des émules dans la région.
Deux maires du département de l’Eure, à Saint-Eloi-de-Fourques et Val-de-Reuil, ont pris la même décision. « Je m’attends à ce que le tribunal administratif soit saisi. Et je suis prêt à essuyer les plâtres. Le lien entre les pesticides et le cancer n’est plus à prouver. Il faut nous mobiliser ».