
Une association de Toulouse veut installer des poulaillers dans les jardins publics de la Ville rose. (©Pixabay)
Une poule peut manger jusqu’à 150 kilos de déchets organiques par an et ses fientes sont un compost de qualité. C’est donc une alliée de poids pour préserver la planète. Partant de ce constat, des étudiantes de l’UT1 Capitole à Toulouse ont lancé Cocomposte, une association dont le but est d’installer des poulaillers urbains dans les espaces publics, pour que les habitants puissent venir y déposer leurs déchets, en échange d’œufs frais.
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Inspiré d’une initiative menée à Rodez
Marie Pinel, présidente de l’association explique :
Dans le cadre de nos études, on a des cours de marketing territorial, dans lesquels on nous a présenté un projet porté par l’agglomération de Rodez qui propose aux habitants de prendre en charge des poules pour des sommes symboliques. On a trouvé l’idée géniale, on s’est demandé comment l’adapter à un milieu ultra urbanisé comme Toulouse.
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Pour ceux qui n’ont pas de jardin
Dès le départ, les membres de Cocomposte ont souhaité que les poulaillers et les poules soient accessibles au plus grand nombre de personnes. Et particulièrement à ceux qui n’ont pas de jardins et donc pas la possibilité d’installer un composteur chez eux.
Notre projet a vraiment une échelle communautaire. On veut que les habitants des quartiers de Toulouse puissent facilement déposer leurs déchets alimentaires compostables dans les poulaillers. Ils participeront aussi à leur construction et à leur entretien.
Un nombre d’œufs qui varie en fonction du poids des déchets
Concrètement pour pouvoir déposer ses déchets alimentaires dans les poulaillers Cocomposte, il faudra tout d’abord adhérer à l’association.
« Ce sera une adhésion à prix libre qui donnera accès à un récupérateur de déchet et à une boîte à œufs réutilisable, explique la présidente de l’association. Le nombre d’œufs auxquels on aura droit dépendra du poids des déchets que l’on donnera.»
Au Jardin des plantes à l’automne prochain
Le premier poulailler Cocomposte devrait être installé au Jardin des plantes 2019, les étudiantes ont un accord de principe de Marie-Pierre Chaumette, l’élue en charge des espaces verts à la mairie de Toulouse, depuis le début de leur projet.
10 à 16 poules devraient y être installées, toutes réformées, c’est-à-dire rescapées d’élevages intensifs. Une doctorante de l’école vétérinaire de Toulouse, qui fait sa thèse sur les poulaillers urbains, accompagne les membres de Cocomposte, afin que les gallinacées soient accueillies dans les meilleures conditions.
Financement participatif et soirée
Pour financer leur projet, les membres de Cocomposte ont reçu un peu plus de 1 000 euros via une campagne de financement participatif et ont obtenu une subvention de leur université. Une soirée qui sera prochainement organisée au bar le George and dragon, doit aussi permettre de récolter des fonds.
Marie Pinel détaille :
À l’heure actuelle, nous nous rapprochons des associations d’insertion sociale et professionnelle pour voir comment on pourrait créer un partenariat pour que des personnes en situation de précarité participent à la construction et à la gestion des poulaillers.
Si l’expérience menée au Jardin des plantes est concluante, les membres de Cocomposte envisagent d’installer des poules dans d’autres espaces verts de la ville, mais aussi dans les Clae et les jardins partagés.