Une installation rêvée puis matérialisée. C’est le concept hors du commun de la nouvelle exposition présentée au Centre photographique d’Ile-de-France (CPIF) situé à Pontault-Combault jusqu’au 13 juillet.
En plus de la cinquantaine de collages et œuvres graphiques réalisés depuis près de dix ans et dévoilés de manière chronologique tout au long du parcours, Barbara Breitenfallner présente une œuvre spécialement pensée et conçue pour l’occasion dans la grande salle, à partir de l’un de ses rêves.
A l’entrée, une longue phrase accueille les visiteurs :
Rêve : Les éléments n’ont pas encore trouvé leur matérialité (collage ? Photographie ? Peinture ?). Tout est triplé. Pas très clair comment les œuvres vont passer du virtuel au réel, surtout pour le glitch et la propriété artistique. – Puis un film. Un paysage enneigé. Nous marchons dans la (tempête) neige. Une fille s’allonge et sa tresse lui rentre dans le dos (transformé numériquement. Puis son dos se désagrège. Un fluide (sang) coule d’une table et quelqu’un d’autre le boit. Il se transforme à travers son corps en une drogue (liquide).
Le rêve, point de départ de l’exposition
Pour réaliser ses expositions, l’artiste autrichienne s’appuie sur son journal nocturne, où elle consigne ses rêves depuis de nombreuses années, qui lui servent de points de départ pour orchestrer ses mises en scènes. Sa spécificité.
« Je ne m’intéresse qu’aux rêves qui apportent une réflexion sur l’art et l’exposition. Je les recense dans un cahier de notes nocturnes. À partir des phrases, qui sont mes instructions de travail, je vais réfléchir à comment les matérialiser pour les traduire, les faire passer de l’onirique au réel », explique Barbara Breitenfellner.
Elle poursuit :
Il ne faut pas chercher à les interpréter, mais entrer dans un monde fait de couches superposées et entrelacées.
C’est donc une plongée dans ses rêves que propose l’artiste.
Une cinquantaine de collages
Dans cette exposition, Barbara Breitenfallner met l’accent sur l’image, la photographie et le collage.
« Elle n’est pas photographe, mais a une manière intéressante d’utiliser la photo. Le collage, c’est un art de la source, de ce que l’œil de l’artiste est capable de voir, puis d’isoler, de couper, d’associer et de composer dans un ensemble nouveau et cohérent », souligne Nadine Giraudeau, directrice du CPIF.
L’artiste précise :
Dans mes collages, il y a toujours une réflexion sur la propriété artistique car j’utilise les images d’autres personnes. Je les pense comme une scénographie, même s’ils ne doivent pas résulter d’une idée fixe, mais intuitive.
Derrière ce travail conceptuel, cette dernière laisse une place importante aux sous-entendus.
Une création inédite de 30 mètres de long
La composition finale du mur-installation de près de 30 m de long, offerte à voir spécialement pour l’occasion, évoque le dos d’une femme, de la neige, une tresse, un film, mais recèle aussi un certain nombre d’inconnus.
« Cette pièce, je la trouvais énigmatique. J’ai voulu jouer dans la longueur, avec la perspective. C’était une toute nouvelle aventure pour moi », explique Barbara Breitenfellner.
C’est à un jeu avec la matérialité auquel s’est prêté l’artiste grâce au mat, au brillant, au collage, à la peinture, au travail avec le scotch, le volume, la superposition. Et l’image semble s’ouvrir sur l’extérieur.
Cette exposition est le résultat de ses recherches effectuées en 2018 dans le cadre de la Résidence internationale du CPIF.
Une rencontre dialoguée avec l’artiste aura lieu le samedi 22 juin, pour découvrir son univers.
Au Centre photographique d’Ile-de-France jusqu’au 13 juillet. Cour de la Ferme briarde, 107, avenue de la République à Pontault-Combault. Réservation indispensable pour la rencontre dialoguée avec Barbara Breitenfellner : 01 70 05 49 80/82 ou contact@cpif.net. Entrée libre. Plus d’informations : www.cpif.net