
Emmanuel Sanchez espère pouvoir organiser un motocross en 2020.
Comme tous les quatre ans, le circuit du Mesnil-Milon, situé à Gasny (Eure) a reçu la visite de la commission d’homologation qui a émis plusieurs réserves. Au grand dam d’Emmanuel Sanchez, président du Motoclub de Gasny depuis 2012 :
La mise aux normes, les nouvelles pistes à ouvrir, les barrières de sécurité, ça nous demande beaucoup plus de travail que prévu. Et nous ne sommes que des bénévoles, une poignée de braves…
Entraide et système D permettent au club de survivre.
On a investi dans une pelle mécanique. Le moteur a cassé en janvier. j’ai passé trois semaines à sortir le moteur, à le dépouiller entièrement et à tout refaire. Ça coûte cher, alors on se débrouille. Un week-end, on a ramené mille tonnes de terre qu’un terrassier nous a offertes, juste pour créer une piste.
Solidarité avec Bouafles
Le terrain du Mesnil-Milon appartient à vingt-six propriétaires différents qui n’exigent aucune contrepartie.
C’est top pour le club d’avoir des gens aussi conciliants.
La commune aussi joue le jeu.
Elle a bien compris la situation et a maintenu la subvention de 2 000 €.
Mais 2019 sera une année sans motocross.
On aurait pu fermer après le 8 mai 2018 pour faire les travaux le plus vite possible, mais comme le motoclub de Bouafles, également en cours d’homologation, s’est arrêté en 2018, il n’y avait plus de circuit d’entraînement dans le coin, alors on est resté ouvert jusqu’en novembre.
Une année morte
Après travaux, il faudra obtenir le feu vert de la commission et faire valider le dossier par la préfecture (accès du public, organisation des secours, nuisances pour les riverains). « On essaie de satisfaire tout le monde, mais les règles sont de plus en plus draconiennes », observe le président.
Certaines recommandations sont au demeurant difficiles à satisfaire.
On partage le territoire avec des chasseurs, alors on ne peut pas mettre des doubles barrières avec du grillage, comme le préconise la commission, car les chiens et le gibier risqueraient de se prendre dedans. On nous dit de creuser dans la colline, mais c’est de la marne et des cailloux, et la terre il faut arriver à la faire tenir sur une pente comme ça…
Emmanuel Sanchez reste optimiste :
C’est une année blanche, il y en a pour dix mois de travaux, mais on espère redémarrer.
Une fois l’homologation obtenue, les entraînements reprendront. Un motocross en mai 2020 ? Le pari n’est pas si fou.