
Patrick Caudal, secrétaire de l’association Ciné’Bor et Laurent De Grove, le projectionniste, ont plein d’idées en tête pour continuer à dynamiser le cinéma de Villefranche-de-Lauragais.
Le Ciné’Bor de Villefranche-de-Lauragais ce n’est pas seulement la projection de films. Non, c’est bien plus que ça. C’est une aventure humaine, portée par des travailleurs de l’ombre qui veulent faire du Ciné’Bor un lieu de vie qui ressemble à Monsieur Toutlemonde. Pour comprendre le fonctionnement de cette petite salle, nous avons rencontré Patrick Caudal, secrétaire de l’association Ciné’Bor et Laurent De Grove, le projectionniste de la salle.
Flash-back en 1999
« Le cinéma a été créé voilà 20 ans, en 1999 », se souvient Patrick Caudal, un des porteurs du projet de l’époque qui détaille les modalités de départ :
La structure a été créée par la commune, qui est propriétaire du lieu mais aussi du matériel et qui s’occupe notamment de l’entretien. Il y a aussi l’association Cinéfol 31 qui, elle, s’occupe de la gestion, de la projection, elle emploie par ailleurs Laurent. Et, à l’époque, le cinéma s’appuyait sur l’office de tourisme de Villefranche-de-Lauragais, surtout pour l’affichage et la publicité.
Depuis la fermeture de cette dernière, une association a dû être créée, dans le but d’assurer la promotion du cinéma et de faire vivre le lieu. Avec la naissance, il y a environ un an, de cette association nommée Ciné’Bor, les membres du bureau partent sur un nouvel angle. « Nous avons l’intention de faire plus d’événements à notre image », explique le projectionniste, Laurent De Grove. Et pour cela, les membres de l’association ont décidé de se fier à leur instinct mais aussi aux envies des clients. Patrick Caudal poursuit :
Nous sommes dans l’amélioration. Nous avons par exemple créé un questionnaire pour connaître les attentes des clients, actuels et potentiels.
« On n’a pas la religion de la salle pleine »
Si la salle est orientée « Art et essai » et œuvre en partenariat avec la Ligue de l’enseignement, elle propose tout de même une programmation riche et variée. Les « gros » films du moment seront bien entendu à l’affiche, mais il est aussi – et surtout – possible de voir des films qui ne sont pas forcément projetés dans les grandes salles. Laurent De Grove indique :
Nous avons les films entre deux et huit semaines après leur sortie. Mais surtout, et ce dont je suis assez fier, c’est que l’on propose des courts-métrages et des »Ciné’découverte ». Le format court, c’est super important et ça permet de faire découvrir le cinéma aux petits.
Le cinéma de la rue Bor, qui comptabilise quand même quelque 380 adhérents, propose en effet une programmation peu banale : ciné jeune public, ciné débat, VO… Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses ! Pour l’entrée la plus chère (plein tarif), comptez 7 €. Le tarif « super réduit » s’élève quant à lui à 4 € et sur certaines séances « jeune public » un tarif unique à 3 € est même mis en place.
C’est un lieu qui vit grâce au fait que les gens viennent, renchérit le secrétaire de l’association. Ici, on n’a pas la religion de la salle pleine. Le but du Ciné’Bor mais aussi de Cinéfol31, c’est de remettre le cinéma à la portée de tous.
Un lieu de vie
« Le cinéma, c’est toute la communauté qui le fait vivre, souligne le projectionniste. Notre but est de fédérer un maximum de monde en proposant une programmation hétéroclite et on fait tout pour répondre aux attentes des clients. Et ça a l’air de fonctionner puisque certains habitués viennent parfois assister aux projections »Ciné’découverte » sans même connaître le titre du film qu’ils vont voir. C’est devenu un rituel, ils nous font confiance. »
Et pour faire vivre encore plus la salle, mais aussi la structure en général, les membres du Ciné’Bor ont plein d’idée en tête. Patrick Caudal annonce :
Nous avons prévu d’organiser trois événements dans l’année et le premier Japanim’se tiendra le samedi 25 mai 2019.
L’idée est simple : ces événements doivent toucher divers publics. Japanim, le premier, est une journée spécifique, dédiée (vous vous en doutez) aux films japonnais. Cet événement se veut être assez familial. Quatre films seront projetés, Le voyage de Chihiro à 14 h, Liz et l’oiseau bleu à 16 h 15, Princesse Mononoké à 18 h et Mutafukaz à 21 h. Notons que ce dernier est interdit aux moins de 12 ans.
Deux autres événements seront proposés d’ici la fin de l’année. Même si les idées ne sont pas actées, Patrick Caudal et Laurent De Grove, soufflent tout de même que le prochain devrait se dérouler dans l’été et en collaboration avec la bibliothèque municipale ainsi que d’autres associations et traiterait de l’écologie. Le thème du dernier est encore moins figé mais le projectionniste envisage, pourquoi pas, de se lancer sur la nuit d’Halloween.
Qui dit lieu de vie dit convivialité. C’est pourquoi un espace avec un coin café, thé et boisson a été aménagé à l’entrée de la structure, et agrémenté d’un canapé confortable. Patrick Caudal relève :
Ça permet de créer un lien entre les clients. Ils peuvent faire connaissance et prendre le temps de discuter entre eux du film qu’ils viennent de voir, ou de toute autre chose.
Notons que le Ciné’Bor est ouvert cinq jours sur sept, soit du mercredi au dimanche. Le programme mensuel, est disponible sur place, et chez les commerçants de la ville. On peut également le trouver sur le page Facebook du cinéma et sur le site de Cinéfol31.
Contact : 05 34 66 14 33.
Pas de pop-corn en salle
Par curiosité, nous avons posé la question « Pourquoi on ne peut pas manger dans la salle ? », à Patrick Caudal et Laurent De Grove. Une interrogation qui les a fait sourire et la réponse est claire : il n’y a qu’une seule salle et, pour des questions d’entretien et de nettoyage, ce n’est pas envisageable. Le projectionniste précise : « Parfois, deux séances s’enchaînent et je suis seul pour m’occuper de la projection du film ainsi que de la vente des tickets. Dans ce cas, je n’aurai pas le temps de nettoyer la salle entre deux diffusions. » Mais au regard du nombre de fidèles, l’absence de pop-corn n’est visiblement pas un frein !
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