
Les parents d’élèves sont venus soutenir les élèves
« Racistes, antisémites, islamophobes, sexistes, homophobes, transphobes, la haine n’est pas une opinion ». C’est le message qu’ont tenté de faire passer les élèves du lycée Galilée, à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), mercredi 29 mai.
Ces derniers manifestaient afin de s’opposer aux tensions qui se sont installées dans l’enceinte de l’établissement. En effet, des croix gammées ont été dessinées sur les tables et des propos racistes et haineux auraient été ouvertement proférés par des élèves radicalisés.
« Une vidéo où des élèves font le salut nazi a même circulé », raconte Océane, une lycéenne en 1e ES, choquée par une telle déferlante de haine raciste. Et elle est loin d’être la seule. Ses camarades se sont rassemblés en nombre pour rejeter l’antisémitisme.
Un blâme
Leurs revendications ? Une réaction de la direction qui serait, jusque-là, restée sourde aux inquiétudes, malgré un premier sit-in, le 21 mai, dans la cour de récréation.
« Nous avions tourné dans les classes pour en appeler à la non-violence et rappeler que de tels actes étaient passibles d’une forte amende et de prison. Il y a une grande mixité sociale dans ce lycée et l’inquiétude chez les élèves, pointe Océane.
Les faits sont graves, il ne faut pas les minimiser. Nous estimons qu’il n’y a pas eu suffisamment de réponses de la part de l’établissement. »
Un constat que partage Melvin, dit « La pomme », en 1e STMG. « Certains ont peur de venir étudier car ils se sentent menacés. Et malgré ça, la directrice n’a pas agi », regrette-t-il. En effet, si l’un des jeunes, identifié comme radicalisé, est passé en conseil de discipline, celui-ci n’en est sorti qu’avec un blâme. Une décision que les élèves ont du mal à comprendre. Alors, ces derniers réclament des « décisions sévères par rapport à ce qu’il se passe dans ce lycée » et s’insurgent contre le manque de communication de la part de l’établissement.
« Intolérable »
« La directrice devait passer dans les classes. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi… elle n’est pas passée, elle ne passera jamais », scande « 2S » (c’est son « blaze » sur internet), face à la foule survoltée.
Et de poursuivre : « Depuis des années, on étudie l’Histoire et la guerre, comment peut-on encore penser des choses comme ça ? C’est intolérable. »
Les parents avec les élèves
Les parents aussi s’étaient mobilisés. Certains avaient même pris leur journée. C’est le cas de Patricia, représentante des parents d’élèves FCPE. « Ma fille est inquiète, raconte-t-elle. C’est normal. Les élèves ne se sentent pas soutenus et demandent de la discipline. Il faut dire que la sanction est vraiment minime. »
« Pas de laxisme »
Cyrille aussi est anxieux. « Pour avoir vu le gamin, j’ai surtout peur pour lui. Selon moi, il va rapidement se radicaliser davantage », analyse-t-il.
« Qu’on ne s’étonne pas que les parents qui en ont les moyens préfèrent diriger leurs enfants vers le privé », conclut Patricia, alors qu’à Galilée, les manifestants reprennent en chœur « La Marseillaise ». Haut et fort.
Des blancs, des noirs, des Maghrébins, des homos et hétéros, bras dessus, bras dessous. « Ils veulent nous diviser. Alors, on se lève tous parce qu’ensemble on sera plus fort », hurle Melvin. « Allons enfants de la patriiiie…. » Le jour de l’espoir est arrivé…
De son côté, l’académie de Créteil assure suivre le dossier avec attention. « Il n’y a aucun laxisme, assure-ton. Nous avons dépêché sur place des équipes. Par ailleurs, la DASEN (directeurs d’académie des services de l’Education nationale, ndlr) qui est en lien avec la chef d’établissement, va se rendre sur place jeudi.
Il est indispensable d’accompagner la communauté éducative car il est inacceptable que ce genre de comportement puisse s’exprimer. »
Et de préciser : « Le conseil de discipline s’est prononcé de façon souveraine. Ni le chef d’établissement ni le chef d’académie ne peuvent contester la décision. »
Vanessa RELOUZAT
VanessaRelouzat