
Pour sa première participation, Thierry Bonhomme a atteint son objectif en ralliant la ligne d’arrivée. (©Thierry Bonhomme)
Depuis trois décennies, l’organisateur du Tour de France cycliste ASO (Amaury Sport Organisation) met en place « l’étape du Tour » ouverte à tous.
Cette année, l’épreuve était longue de 135 km et tracée entre Albertville et Val Thorens sur un parcours particulièrement pentu.
Quelques cyclistes de Dieppe et de la région ont participé à cette étape du Tour, parmi quelque 15 000 anonymes.
L’étape du Tour, c’est tout simplement la cyclosportive de référence en Europe.
Déjà parce qu’elle fait chaque année le plein, ensuite et surtout parce qu’il s’agit de rouler sur les routes du Tour de France.
La 29e édition s’est déroulée le 21 juillet sur le parcours dessiné pour la 20e étape du Tour de France.
Au programme : 135 km à couvrir avec un dénivelé positif de 4 563 m et une arrivée à 2 365 m d’altitude, la plus élevée depuis la création de cette étape du Tour.
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Quelques cyclistes dieppois se sont inscrits sur cette étape du Tour 2019, histoire de précéder de quelques heures les Julian Alaphilippe, Thibaut Pinot, Egan Bernal et autre Geraint Thomas.
Ainsi, Thomas Prieur, Paul Lefebvre, Thierry Bonhomme, Mathieu Gemeline et Romain Faucon ont pris part à la fête.
Des vagues de 1 000 cyclistes ont donc été mises en place pour permettre des départs échelonnés, les chronos étant réalisés par l’intermédiaire de puces.
Novice, Thierry Bonhomme, organisateur du prix des Grandes-Ventes raconte
C’était ma toute première participation. Tout est parti d’une discussion avec mon gendre (Romain Faucon) lorsque nous étions ensemble à Annecy l’an dernier.
« Beaucoup de mental »
S’il a fait en sorte de se préparer au mieux, Thierry Bonhomme n’est évidemment pas parti pour la gagne à 53 ans
J’avais effectué de belles sorties foncières à l’entraînement en montant jusqu’à 180 km. En montant un plateau de 36 dents et une roue libre de 32 dents, je savais que ça passerait. Ensuite, j’ai fait en sorte de faire le mieux possible mais sans me mettre dans le rouge. Lorsqu’il y a près de 4 600 m de dénivelé, il faut être prudent…
Aussi, Thierry Bonhomme est resté prudent et il explique
J’ai réalisé tout le parcours avec le cardio. Ma fréquence cardiaque maximale est de 172 pulsations par minute et j’ai fait en sorte de ne pas trop dépasser les 160 pulsations.
Le cycliste normand a beaucoup apprécié la qualité de l’organisation ASO
Les routes étaient fermées et il y avait trois ravitaillements à volonté. La succession des trois ascensions est très difficile, surtout Val Thorens pour finir. Ça grimpe quasiment sans arrêt pendant 35 km.
Le cycliste ventois a tout de même connu quelques difficultés
On est déjà bien entamé en débutant l’ascension vers Val Thorens. Alors les cinq derniers kilomètres, à 8-9 % de pente moyenne, semblent interminables et la dernière rampe à 10 % fait très mal dans les 500 derniers mètres. Ça se fait avec un peu de préparation et beaucoup de mental le jour de l’épreuve.
Classé à la 3176e place après 7 h 38 passées sur le vélo, Thierry Bonhomme avoue s’interroger quant à l’idée de revenir
On voit des gars costauds ne pas aller au bout. Alors, lorsque l’on passe la ligne d’arrivée, il n’y a pas l’envie de recommencer. Mais il y a eu aussi des bons moments, notamment avec un public nombreux en fin de parcours. C’est un bon souvenir même si je ne sais pas si je recommencerai.
De 20 ans son cadet, Paul Lefebvre (ancien coureur du VC Hautot puis de l’élite amateur au VC Rouen 76) était lui aussi sur l’étape du Tour
C’était ma deuxième participation puisque j’avais fait Annecy-Le Semnoz par le passé (il s’était classé à la 750e place). Cette année, je suis venu un peu à l’arrache, avec seulement deux mois de préparation et donc moins de 2 000 kilomètres au compteur.
« J’ai bien failli abandonner »
Paul Lefebvre explique avoir énormément souffert.
Je m’y attendais en raison de mon manque de préparation mais j’ai bien failli abandonner à 10 km de l’arrivée, dans l’ascension menant à Val Thorens.
Heureusement, il y a eu de bons moments, comme la rencontre avec Andy Schleck qui coachait une équipe et s’amusait à aller voir les uns et les autres durant l’épreuve.
Alors, Paul Lefebvre a géré au mieux son effort, en roulant en fonction des sensations ressenties.
J’avais mis 36 dents devant et 30 dents derrière. C’était parfois très dur mais on lève les fesses de la selle et ça passe !
Lui aussi, il s’est fait mal et a puisé dans ses ressources mentales et physiques pour terminer à une méritoire 4 228e place après 8 h d’efforts parfois surhumains.