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Le cauchemar de touristes d’Amérique du Sud placées en centre de rétention, près de Rouen

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Interpellées à l'aéroport, trois touristes sud-américaines ont été placées au centre de rétention de Oissel près de Rouen (Seine-Maritime) avant d'être relâchées par décision de justice le dimanche 11 août 2019.

Interpellées à l’aéroport, trois touristes sud-américaines ont été placées au centre de rétention de Oissel près de Rouen (Seine-Maritime) avant d’être relâchées par décision de justice le dimanche 11 août 2019. (©DGPN-Sicop)

Lundi 19 août 2019 devait sonner la fin du calvaire pour trois touristes sud-américaines. Accompagnées d’une Rouennaise, elles espéraient récupérer à la préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis) leurs passeports confisqués. Liliana, 35 ans, et Jennifer, 23 ans, toutes deux Colombiennes, et Wilma âgée de 47 ans, Vénézulienne, ont été interpellées à leur arrivée à Paris, les 22 et 29 juillet 2019. Toutes les trois ont d’abord été placées en garde à vue puis au centre de rétention de Oissel, près de Rouen. Le tribunal a jugé irrégulière cette rétention, dimanche 11 août. Enfin libres, elles devaient donc récupérer toutes leurs affaires avant d’espérer partir comme elles l’avaient prévu à Madrid et Genève. Mais l’espoir a été de courte durée. 

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« On s’occupe des migrants, pas des touristes » 

L’association Welcome a contacté plusieurs médias locaux pour alerter. Sa présidente, Jacqueline Madeline, n’en revient toujours pas : « Notre association s’occupe des migrants, nous n’avons pas vocation à aider des touristes. »

Ce qui est arrivé à ces trois femmes est incroyable ! Heureusement, je suis en lien avec leur avocate et depuis qu’elles sont libres, nous les aidons avec une hispanophone, indique Jacqueline Madeline.

Lundi 19 août, Adriana, chez qui les trois touristes sud-américaines ont trouvé refuge, les a accompagnées à la préfecture « pour espérer récupérer les trois passeports qu’on leur a confisqué à Paris et qui sont à Bobigny. J’interviens en tant que citoyenne car ce qui leur est arrivé m’a beaucoup touché ».

J’espère qu’elles vont pouvoir repartir dans la journée avec leurs affaires vers leur destination initiale, comme c’était prévu ! soutient encore Jacqueline Madeline, lundi matin.

Mais la fin d’un calvaire qui a démarré le 22 juillet, pour les deux touristes colombiennes, et une semaine plus tard pour Wilma, la Vénézulienne n’était pourtant pas terminé lundi soir. 

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« Elles avaient toutes les trois un billet retour » 

Liliana, Colombienne de 35 ans se trouvait en transit à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle pour se rendre en vacances à Madrid, dimanche 22 juillet 2019 lorsqu’elle est interpellée par la police aux frontières qui lui confisque ses papiers et la place dans une zone d’attente. Jennifer, une jeune Colombienne de 23 ans, l’a rejointe un peu plus tard. Elle aussi était en transit pour se rendre en vacances à Madrid où elle devait fêter son anniversaire. 

Wilma, 47 ans, quant à elle, est arrivée dans ce même aéroport le 29 juillet. Son souhait : se rendre à Genève  pour rendre visite à son fils malade, hospitalisé à Berne. « Il a 20 ans, il souffre d’une dystrophie musculaire dégénérative », explique Adriana. 

Toutes les trois ont tout tenté pour convaincre les autorités qu’elles avaient une raison bien précise pour aller à Madrid ou à Genève et toutes les trois ont d’ailleurs montré leur billet retour », appuie Jacqueline Madeline.

Mais les trois femmes qui ne se connaissaient pas vont subir le même sort, garde à vue puis placement dans un premier centre de rétention près de l’aéroport, puis dans un second à Oissel, en attendant leur jugement le 11 août. Les motifs sont multiples selon les autorités : défaut d’attestation d’hébergement, de réservations d’hôtels ou encore pas assez d’argent sur elles.

« Nous avons été traitées comme des criminelles », déplore Wilma auprès de nos confrères de France Bleu Normandie. « On me considérait comme une immigrante illégale, c’est terrible », ajoute Jennifer.

« Elles ont pourtant tout fait pour procurer toutes les pièces justificatives qu’on leur demandait », indique Jacqueline Madeline.

Toujours sans passeport lundi soir

Leurs arguments ont été entendus par le juge de Rouen qui le 11 août a statué sur « l’irrégularité du placement en rétention ». Lundi, munies d’un récépissé, elles devaient récupérer leur passeport à la préfecture de Bobigny : « Ils devaient être envoyés le 11 août de Rouen à Bobigny, mais à notre arrivée à la préfecture, on nous a dit qu’ils ne les avaient pas reçus. J’ai mis trois heures pour arriver de Rouen à Bobigny mais apparemment, le chemin est beaucoup plus long pour le courrier… », peste la bénévole. 

Adriana ne décolère pas, en effet, lundi soir : « C’est aujourd’hui l’anniversaire de Jennifer qui a 23 ans. Elle aurait dû le fêter à Madrid. Le fils de Wilma ne sait pas où elle se trouve et c’est tant mieux vu ce qui est arrivé à sa maman. Nous allons chercher un hôtel à Paris et je veux les emmener voir la Tour Eiffel pour qu’elles oublient l’espace d’un instant ce qui leur est arrivé. »

Mardi 20 août, soit quasiment un mois après l’arrivée sur le sol français de Liliana et Jennifer, « nous espérons que nous pourrons récupérer leurs trois valises à Roissy-Charles-de-Gaulle et on croise les doigts pour que les choses s’accélèrent pour les passeports et qu’elles puissent vite prendre un avion ».

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