
Les pompiers de l’Oise effectuent en moyenne 180 sorties par jour. (©SDIS 60)
A Beauvais, samedi 24 août, sur une intervention du Sdis 60 (Service départemental d’incendie et de secours), un homme qui devait être secouru par les pompiers à son domicile a insulté et frappé un agent tout en repoussant un second.
Le sapeur-pompier blessé s’est rendu au centre hospitalier pour examens. Dans la foulée une plainte a été déposée au commissariat.
Eric de Valroger, président du Sdis de l’Oise :
Toute agression à l’encontre d’un sapeur-pompier fait systématiquement l’objet d’une plainte, dans la mesure où ces actes sont totalement inadmissibles.
Des agressions sur pompiers en hausse, symptôme de tout un système qui vacille selon les syndicalistes rencontrés.
Explosion des missions
Nous avons un souci entre la charge de travail et l’effectif. Nous sommes au maximum de ce que les pompiers peuvent faire,
explique Sébastien Delavoux, animateur national du collectif Sdis CGT.
Cet été les sapeurs-pompiers ont été énormément sollicités. Les feux de récoltes dans les champs isariens n’ont jamais été aussi nombreux que pendant ce mois de juillet 2019.
Dans l’Oise, comme dans le reste de la France, le nombre d’interventions explose : « 6 % en plus sur un an dans notre département », selon Yannick Gosnet président du syndicat autonome de l’Oise :
Sur le département les moyens humains ne suivent pas comme dans la police ou les hôpitaux, nous avons une carence de personnel. Dans le département, nous avons obtenu le dégel de postes pour des embauches. L’effectif total est arrivé à 573 postes de pompiers professionnels mais c’est insuffisant.
Un salarié à temps plein dans le privé fait 1607 heures pendant que les sapeurs-pompiers font 2 000 heures par an. Jusque dans les années 2000, les pompiers pouvaient travailler 3 000 heures, poursuit le syndicaliste.
Des interventions multiples
Faute de moyens dans d’autres services publics, les sapeurs-pompiers se retrouvent en première ligne, ce que détaille Sébastien Delavoux :
Nous intervenons bien souvent pour des missions qui ne relèvent pas de nos missions : ivresse sur la voie publique, mais comme la police manque de moyens… Pourquoi intervenons-nous sur les différends familiaux ? Où lorsqu’il y a des ruptures de traitements médicamenteux ? Avant il y avait des équipes des hôpitaux qui se déplaçaient. Aujourd’hui, faute de moyens ce n’est plus le cas…
D’autres missions ne sont plus assurées par les pompiers comme la destruction des nids de guêpes ou les interventions pour débloquer les personnes dans les ascenseurs.
Lire aussi : Oise : feux de récolte en série en ce jour de canicule
Manque de personnel mais pas de moyens matériels
Dans l’Oise, le Sdis a investi en matériel, ce que reconnaît Yannick Gosnet :
Des budgets conséquents ont été réalisés pour le matériel. Dans le département, l’effort consenti par nos gestionnaires n’a pas été vain. Nous avons eu un renouvellement du parc matériel pour 5 millions d’euros.
Le préavis de grève des pompiers est effectif depuis fin juin sur le territoire national. L’ensemble des organisations syndicales s’est regroupé, une première depuis de nombreuses années.
Dans l’Oise, la grève est cependant peu suivie.