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Les braqueurs d'un bar-tabac foncent sur les policiers : trois personnes condamnées à Rouen

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Un homme a été condamné, lundi 3 décembre 2018, pour avoir menacé et agressé ses colocataires à Rouen (Seine-Maritime), quelques jours auparavant.

Deux hommes et une femmes ont été condamnés mardi 7 mai 2019, au tribunal de Rouen (Seine-Maritime) pour avoir braqué un bar-tabac en 2015. (Illustration ©JB/76actu)

Lina*, 23 ans, Jérémy* et Tony* 22 ans, ont été jugés mardi 7 mai 2019, par le tribunal correctionnel de Rouen (Seine-Maritime) pour avoir braqué le bar-tabac le Parquet au Grand-Quevilly le 1er juin 2015 en fin d’après-midi, avec l’aide de deux mineurs.

« Encagoulés, armés, ils s’emparent de la caisse»

Le 1er juin 2015, vers 18 heures, la police intervient au bar tabac le Parquet au Grand-Quevilly pour un vol commis par trois individus encagoulés, munis d’armes de poing, et un quatrième dissimulant son visage avec une simple écharpe. Selon le gérant, les individus sont entrés dans son établissement alors que de la clientèle et ses jeunes petits-enfants étaient encore présents

Lire aussi : Violences et menaces de mort contre ses colocataires : un homme jugé à Rouen

Le gérant est alors contraint d’ouvrir son tiroir-caisse. Le butin est conséquent : 1 300 euros en espèce, 71 paquets de cigarettes et 12 cartouches, des briquets et des couteaux… Le préjudice total est estimé à environ 3 200 euros.

Les braqueurs prennent la fuite à bord d’une Golf conduite par un cinquième individu, une femme. Dans leur fuite, les mis en cause percutent le véhicule de police qui se rendait sur les lieux, blessant un des policiers.

Les passagers, deux majeurs (Jérémy et Tony) et deux mineurs prennent la fuite, mais sont interpellés très rapidement avec un pistolet d’alarme non chargé et une arme de poing factice en leur possession. La conductrice du véhicule, Lina*, sera interpellée sur place. Dans le véhicule seront retrouvés les cigarettes et les vêtements portés par les braqueurs, ainsi que leurs téléphones portables, permettant ainsi aux enquêteurs de les identifier. Seul l’argent ne sera jamais retrouvé.

Les versions divergent encore

Devant le tribunal, près de quatre ans après les faits, les trois prévenus majeurs devaient répondre de leurs actes, mais seule Lina était présente. Tony, absent à l’audience était représenté par son avocate, tandis que Jérémy, lui, n’était ni présent ni représenté.

Lina a assumé ses responsabilités et reconnu l’intégralité des faits, mais a contesté avoir été l’instigatrice de ce braquage. Elle a affirmé ne pas savoir que ses quatre comparses seraient encagoulés et armés. Concernant la collision avec la voiture de police, elle indique : « J’ai accéléré, j’ai vu une voiture de police, j’ai paniqué. Les autres me menaçaient de représailles si on était pris, et j’ai entendu le choc. Je n’ai pas pu freiner, je n’avais pas conscience que je pouvais blesser un policier. »

C’était une énorme erreur. Je regrette de ne pas avoir eu le cran de dire non. J’ai eu peur des conséquences si je me désistais.

Tony a pour sa part indiqué en garde à vue que Lina était l’instigatrice de ce braquage. Il dit avoir accepté d’y participer pour aider sa mère en proie à des soucis financiers.

Les deux mineurs ont reconnu quant à eux leur participation devant les enquêteurs. Ils ont été condamnés depuis par le tribunal pour enfants à la peine de 30 mois d’emprisonnement dont 18 avec sursis, mise à l’épreuve pendant deux ans et interdiction de détenir ou porter une arme pendant cinq ans. Seul Jérémy a contesté sa participation.

21 jours d’incapacité de travail

Pour le policier blessé, le véhicule a été percuté de façon volontaire. Il a été sérieusement touché au genou et s’est vu prescrire 21 jours d’incapacité de travail, ainsi qu’une incapacité permanente partielle à hauteur de 10%. Il a expliqué qu’il ne pratiquait plus la course à pied, qu’il a été retiré de la voie publique pendant une année et a fait l’objet d’un arrêt de travail pendant quatre mois.

L’agent judiciaire de l’État s’est constitué partie civile et a réclamé près de 40 000 euros de dommages et intérêts pour les frais médicaux pris en charge pour la victime, mais également pour la réparation du véhicule de police.

Ils minimise leurs responsabilités, de lourdes peines requises

Pour le ministère public, les faits sont parfaitement caractérisés. « Il s’agit d’un vol avec arme, sur une cible facile, avec un préjudice financier réel, mais surtout un préjudice moral illimité, engendré par l’intrusion de quatre individus encagoulés et armés les mettant en joue, et allant jusqu’à menacer de tuer le chien du gérant. »

Il a requis à l’encontre de Lina la peine de quatre ans d’emprisonnement dont deux avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, pour Tony, trois ans de prison dont  un avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Pour Jérémy, « brillant par son absence et ses dénégations, prouvant ainsi sa volonté de ne pas s’amender », il a requis quatre ans d’emprisonnement fermes accompagné d’un mandat d’arrêt. Il a également demandé que tous les prévenus soient interdits de détenir ou de porter une arme soumise à autorisation pendant cinq ans.

L’avocate de Lina s’est dite « abasourdie » par ces réquisitions, estimant qu’elles n’ont aucun sens quatre ans après les faits. Elle a contesté également toute idée de bande organisée et souligne que sa cliente a reconnu les faits dès le début de la procédure, et coopéré avec les services de police pour retrouver l’argent.

On lui met tout sur le dos, c’est trop facile. Elle a été menacée durant l’instruction, car c’est une balance. Ce n’est pas le cerveau de cette affaire.

Elle a demandé au tribunal de requalifier les faits de vol aggravé en complicité de vol aggravé. Concernant les faits commis sur le policier, elle a contesté toute volonté de le blesser et a demandé la requalification des violences aggravées en mise en danger de la vie d’autrui.

De lourdes peines prononcées par le tribunal

Le tribunal a déclaré Lina coupable des faits ainsi requalifiés en complicité de vol aggravé. Elle a été condamnée à la peine de 36 mois d’emprisonnement dont 12 avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Jérémy et Tony ont été reconnus coupable des faits et condamnés respectivement à la peine de 30 mois d’emprisonnement ferme avec mandat d’arrêt, et 30 mois d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Tous les prévenus ont l’interdiction de détenir ou porter une arme soumise à autorisation. Le tribunal a ordonné une expertise médicale de la victime et renvoyé à une audience ultérieure sa demande de dommages et intérêts**.

*Les prénoms ont été modifiés.
** Cette peine est susceptible d’appel. Toute personne est présumée innocente tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées.

De notre correspondant Frédéric Bernard


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