
ATF allonge la durée de vie des équipements informatiques (@Aymeric Warmé Janville)
Ils sont sourds, malvoyants, souffrent de pathologies diverses et variées. À ATF Gaia, l’entreprise adaptée du groupe ATF située à Moissy-Cramayel, sur les 85 salariés, 80 % sont handicapés. Bientôt, ils seront une trentaine de plus puisqu’une campagne de recrutement va être lancée à l’occasion du Salon Handicap, Emploi et Achats Responsables, le 28 mai au Palais des Congrès de Paris.
Parmi les profils recherchés, des techniciens informatiques de production, des techniciens informatiques itinérants (en mission sur les sites des clients du groupe), des agents de manutention ainsi que des commerciaux.
On répare les machines et les Hommes
L’entreprise a besoin de renfort pour répondre aux besoins croissants. Dans l’entrepôt de 4000 m2 stratégiquement installé près de la gare Lieusaint-Moissy, on gère, en effet, un stock impressionnant de matériel informatique, prêt à être ré-employé ou recyclé. Unités centrales, ordinateurs portables, tablettes et même smartphones, tout y passe. Atelier de production, audit visuel et technique, effacement des données du disque dur, etc. : le circuit est bien rodé. Le but : limiter l’impact de nos activités sur l’environnement. Dans les allées, un slogan : « Le gaspillage, tu l’dégages ! ».
« Au bout de trois ans environ, une entreprise va renouveler son parc informatique et va faire appel à nous pour la collecte du matériel que nous allons reconditionner ou revendre en pièces détachées, explique Valérie Brouard, responsable qualité, environnement et communication, entre deux poignées de main matinales. Il s’agit d’une vraie économie circulaire. »
Aussi capable qu’un autre »
Mais, à ATF, on ne fait pas que réparer les machines. On répare aussi les Hommes fragilisés par la vie. Le leitmotiv ? Un management tourné vers l’altruisme et le respect des collaborateurs.
Tous en CDI, ici, pas question de CDD. L’idée, c’est surtout de valoriser l’insertion professionnelle et l’évolution des compétences de chaque salarié qui peut bénéficier de formations tout au long de sa carrière.
Économie sociale et solidaire
« Le taux de chômage est deux fois plus élevé chez les personnes en situation de handicap, pointe Sylvain Couthier, le président d’ATF. Alors, nous n’avons pas attendu la réforme sur l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés pour nous insérer dans une politique d’économie sociale et solidaire ». Aussi, pour éviter la pénibilité, l’entreprise investit dans du matériel permettant de s’adapter aux différentes pathologies comme, par exemple, des ventouses qui limitent le poids des charges.
Pour Sylvain Couthier, le bien-être au travail, c’est sacré. Il faut dire que la solidarité, c’est l’ADN de cette entreprise créée en 1995. Son fondateur souffrait d’insuffisance rénale. Quant au président d’ATF, ce dernier est lui-même touché dans son histoire personnelle avec un père handicapé.
« Le handicap souffre encore d’un déficit d’image. Pourtant, un travailleur handicapé est aussi capable qu’un autre », remarque Valérie Brouard. La preuve que dimension sociale et performance économique ne sont pas aux antipodes : le groupe ne cesse de se développer et réalise un chiffre d’affaires de 22,9 M € en 2018.
Pour le président, être entrepreneur n’exclut donc pas d’avoir du cœur. « La réussite professionnelle est épanouissante, mais si, en plus, je peux servir à quelque chose, c’est encore mieux ! », conclut-il.
Vanessa RELOUZAT
Pour postuler : groupe-atf.com/recrutement